Traumas enfouis et douleurs silencieuses : la transe comme soin psychique et outil de libération
"La transe est moins un état figé qu’un processus de passage, un pont entre différents niveaux de réalité, un espace d’exploration intérieure." – Antoine Bioy
Quand la parole ne suffit plus, un autre langage s’invite ...
Il existe des moments dans une vie où tout ce que l’on croyait solide semble vaciller.
Des moments où les certitudes s’effondrent doucement, où les mots deviennent insuffisants pour contenir ce qui déborde à l’intérieur. C’est souvent à ces instants-là que la conscience commence à s’ouvrir. Discrètement. Profondément.
Dans mon cabinet comme en stage, je rencontre des femmes et des hommes qui ont déjà tout essayé : thérapies, lectures, protocoles... Et pourtant, une tension persiste. Quelque chose d’invisible, d’inexpliqué. Un corps en apnée. Une mémoire silencieuse. Une perte d’élan.
En fait, ce n’est pas une impasse. C’est un seuil.
Un passage s’ouvre parfois là où les mots ne suffisent plus, là où l’esprit se lasse d’interpréter, là où le cœur cherche un autre langage.
Ce seuil, c’est celui de la transe thérapeutique.
Souvent mal comprise, la transe évoque pour certains un état flou, voire inquiétant. Pourtant, les sciences humaines et cliniques contemporaines redonnent à cette expérience toute sa pertinence thérapeutique.
Le professeur Antoine Bioy, spécialiste de l’hypnose et des états modifiés de conscience, la définit comme un état d’absorption intense, une suspension temporaire du mental ordinaire, permettant “une potentialisation du travail psychique” (Bioy, 2015).
Mais la transe ne se pense pas. Elle se traverse.
Elle ne se théorise pas seulement. Elle réveille.
Et dans un monde sur-saturé d’analyses, de protocoles et de langage, elle nous invite à redevenir présence vivante.
Cet article propose d’explorer en quoi la transe — loin des clichés ou des fantasmes — peut devenir un outil thérapeutique fondamental, en particulier dans l’accompagnement des traumas enfouis et des blessures silencieuses, ces failles invisibles mais déterminantes.
Définir la transe : entre cerveau, corps et mythe
La transe est un mot chargé.
Il convoque à la fois l’exotisme des traditions ancestrales, les peurs liées à la perte de contrôle, et une certaine méfiance issue d’un rationalisme occidental encore dominant.
Mais qu’est-ce que la transe, exactement, dans une perspective psychologique, clinique, et thérapeutique contemporaine ?
La transe est un état de conscience modifiée, ni sommeil, ni veille, ni hallucination. C’est une fenêtre intérieure qui s’ouvre, à travers laquelle le sujet accède à des perceptions élargies, des symboles, des mémoires ou des parts oubliées de soi.
Pour Antoine Bioy, il s’agit d’un état-limite, un entre-deux dans lequel le sujet, sans perdre contact avec la réalité, entre dans une forme de co-présence entre conscience ordinaire et expérience élargie. Ce n’est ni un délire, ni une hypnose passive, ni une fuite.
C’est un état particulier de disponibilité psychique, dans lequel le sujet peut renégocier en profondeur ses représentations internes, son rapport à lui-même et au monde.
Ce phénomène n’est pas marginal ; il existe dans toutes les cultures, sous des formes variées :
- transes rituelles,
- danses de guérison,
- oracles,
- états visionnaires,
-
spontanées (comme un état méditatif ou une rêverie profonde),
-
induites (par la musique, le rythme, la respiration),
-
extatiques (dans les expériences mystiques),
-
ou encore symboliques (dans les rituels de passage ou les états visionnaires).
Ce que toutes les transes partagent, c’est une forme de décrochage du mode de fonctionnement ordinaire, une suspension du temps linéaire, une ouverture à une forme de réalité intérieure, souvent plus vaste que celle à laquelle nous avons accès dans l’état de veille classique.
Les travaux de Bioy rejoignent ici les observations anthropologiques classiques.
La transe est présente dans toutes les sociétés traditionnelles. Elle fait partie des pratiques de soin, de médiation avec l’invisible, d’intégration des conflits ou des crises.
Chez les peuples racines, elle n’est pas pathologisée, elle est ritualisée, encadrée, intégrée à un cycle de sens.
La transe devient ainsi un entre-deux, un non-lieu, un espace où l’on quitte un état pour en rejoindre un autre. Ni sommeil, ni éveil. Ni veille, ni rêve. Mais un état de passage, une porte entre les mondes, entre le conscient et l’inconscient, entre le vécu figé et l’élan de guérison.
Comme le rappelle Bernard Andrieu, philosophe du corps, “la transe est l’activation d’une conscience incarnée, qui donne au corps une fonction expressive du vécu intérieur” (2010).
Ce corps-transe n’est pas hors de la clinique. Il est la clinique vivante.
C’est ce que soulignait déjà Denis Vasse, psychanalyste et théologien : “le corps est langage avant d’être mot” (1974). Dans la transe, ce langage oublié refait surface. Il dit ce que l’ego n’ose pas. Il montre ce qui ne peut être narré.
Et cette remontée ne se fait pas au hasard : elle suit un ordre profond, propre à chacun, que j’appelle l’intelligence du vivant.
En tant que psychologue sociale ancrée dans une approche intégrative et spécialiste des pratiques des états de conscience non ordinaires, j’observe que c’est précisément cet espace liminal — celui où le mental ne domine plus — qui permet l’émergence d’un soin profond, au contact direct du corps, du symbole et de la mémoire émotionnelle.
La transe du thérapeute : un outil subtil et souvent méconnu
Il est un aspect de la transe encore plus discret, presque tabou dans certaines approches cliniques : la transe du thérapeute lui-même.
Car accompagner un être en état modifié de conscience, c’est entrer soi-même dans une forme de conscience élargie. Oui, c'est un métier qui demande demande du savoir-faire digne d'un orfèvre.
Antoine Bioy évoque avec précision ce phénomène de résonance transe-thérapeutique, qu’il décrit comme un état de présence modifiée chez le praticien. Celui-ci, sans entrer en transe profonde, se synchronise émotionnellement, corporellement et symboliquement à la personne qu’il accompagne.
Il s’agit d’un accordage subtil, d’une capacité à se laisser “affecter sans se perdre”, à ressentir sans se dissoudre.
Ce n’est pas une fusion, mais une forme de présence incarnée, ancrée dans l’écoute du corps, de l’émotion, du silence.
Catherine Tourette-Turgis, pionnière de la pédagogie du soin, parle de cette capacité du thérapeute à “s’engager depuis un corps résonant, sans se perdre” (2012).
Dans ces moments-là, ce que je ressens dans mon propre corps devient une boussole.
Un frisson, une chaleur, une tension… tout devient langage clinique, au service de l’autre.
Dans ma propre pratique, je le vis finalement comme un changement de fréquence de présence.
Lorsque j’accompagne une personne en transe respiratoire ou en rituel de passage, je ressens dans mon propre corps des indices, des vibrations, des mouvements subtils qui me guident.
Ce ne sont pas des interprétations mentales. Ce sont des informations incarnées, perceptibles uniquement dans le silence du mental et l’ouverture du corps.
Ce phénomène n’est pas mystique. Il est clinique, relationnel, énergétique.
C’est ce que Bioy appelle la co-transe thérapeutique : un espace partagé où la subjectivité du thérapeute devient un instrument sensible au service du processus. À condition, bien sûr, d’avoir été formé.e à cela, de rester centré.e, et de ne jamais confondre résonance et projection.
C’est ici que le rôle du thérapeute s’élargit : il ne devient pas un technicien, mais un gardien du passage.
Il ne guide pas l’autre à travers un protocole, mais l’accompagne depuis un lieu de conscience élargie et contenante, une présence habitée.
Dans les moments forts d’un stage ou d’une séance de transe, je ne fais pas "quelque chose à quelqu’un".
Je suis là, dans une qualité d’écoute où le moindre souffle devient un message, le moindre mouvement un symbole.
Je suis au bord de la rivière, pas dedans.
Mais je suis là, profondément là.
Et c’est cette présence-là qui permet à l’autre d’oser traverser.
Mais cela demande formation, ancrage, discernement.
Accompagner la transe, c’est veiller à ne pas se laisser emporter. C’est être gardien.ne du seuil, pas voyageur.e avec le patient.
Le rôle du thérapeute ici ne se résume pas à une posture d’observation neutre. Le thérapeute est comme une présence vivante, co-régulante, incarnée, gardien du cadre autant que témoin du passage.
Quand l’approche psy classique échoue là où la transe libère
La psychothérapie classique a permis d’immenses avancées.
Elle a offert un cadre contenant, des repères, des mots sur ce qui ne se disait pas.
Mais lorsqu’il s’agit de blessures profondes, précoces, ou enfouies dans les tissus du corps, l’analyse ne suffit plus toujours.
Beaucoup de personnes arrivent à moi avec un lourd bagage thérapeutique.
Des années de psychothérapie, de compréhension intellectuelle, de décryptage familial ou émotionnel.
Et pourtant… une part d’elles reste figée.
Certaines expériences n’ont jamais pu être parlées parce qu’elles se sont produites avant le langage.
D’autres ont été vécues dans un état de sidération tel que le cerveau n’a pas pu encoder le souvenir dans un format narratif cohérent.
Ce sont les traumas “muets”. Ceux qui n’ont pas d’histoire, mais qui se rejouent dans les muscles, dans les silences, dans les conduites d’échec, dans la dévitalisation du désir. Ces blessures sont tissulaires, implicites, préverbales. Elles ne se racontent pas, elles se revivent. Elles se manifestent à travers la fatigue, les douleurs inexpliquées, les blocages, l’impression de vivre à côté de soi.
Dans ces cas, le langage cognitif et rationnel atteint ses limites. Non parce qu’il est inefficace, mais parce qu’il arrive trop tard.
D'ailleurs, Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, explique que “l’émotion ne s’explique pas, elle se traverse” (2013).
Et c’est là que la transe prend tout son sens. Face à ces vécus, ce qu’il faut, c’est une voie d’accès directe à la mémoire corporelle, émotionnelle, symbolique. Un espace où ce qui a été figé peut se remettre en mouvement. Un espace où l’on traverse sans forcément comprendre, où l’on ressent sans expliquer, où l’on libère ce qui est resté bloqué dans les cellules.
La transe ouvre précisément cet espace. Elle permet cette traversée symbolique, non pas dans la narration, mais dans le ressenti profond, brut, archaïque.
Dans l’état de conscience ordinaire, nous restons souvent dans des boucles mentales.
Mais la transe nous permet de dépasser ces mécanismes défensifs, en accédant à un état de réceptivité intérieure, de mobilisation créative, et parfois de reconnexion au vivant en soi.
Un exemple : une femme que j’ai accompagnée en respiration holotropique me disait avoir passé des années en thérapie à “comprendre” pourquoi elle avait perdu tout élan vital.
Mais c’est lors d’une séance, en entrant dans un état de transe par le souffle, qu’un cri animal est sorti d’elle, suivi d’un sanglot archaïque, profond.
Elle m’a dit ensuite : « Je crois que j’ai libéré quelque chose qui attendait depuis l’enfance. »
Ce jour-là, le corps avait parlé ce que l’esprit ne pouvait plus dire.
Et c’est là toute la force de la transe thérapeutique : elle permet une mise en acte symbolique du trauma, sans passer par l’élaboration narrative immédiate. Ce n’est pas l’analyse qui a permis ce passage. C’est l’état de transe, ce moment de suspension du mental, qui a rendu le soin possible.
Et la parole est venue ensuite, douce, posée, réconciliée lors de la séance suivante, lors de la séance dite "d'intégration".
La respiration holotropique : un canal vers la transe thérapeutique
Parmi les modalités que je propose pour faciliter ces états de conscience élargis, la respiration holotropique est sans doute l’une des plus puissantes, des plus profondes… et des plus exigeantes.
Holotropique vient du grec holos (le tout) et trepein (se diriger vers). Il s’agit donc d’un mouvement vers la totalité de soi, vers l’unité, vers ce qui a été séparé, dissocié, oublié, mais qui demande à être réintégré.
Développée par Stanislav Grof, cette approche mobilise une respiration amplifiée, une structure musicale spécifique et un cadre ritualisé, pour activer un état de transe auto-régulée. Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article complet sur la respiration holotropique : https://www.neosoi.fr/neosoi-blog/developpement-personnel/articles/la-respiration-holotropique-un-outil-therapeutique-d-introspection-et-de-guerison-interieure
Concrètement, cette méthode mobilise plusieurs éléments :
-
une respiration amplifiée et continue, qui modifie la chimie corporelle et l’état de conscience ;
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une musique évocatrice, structurée en séquences symboliques ;
-
un espace de sécurité ritualisé ;
-
un cadre thérapeutique contenant, pour accompagner ce qui émerge avec finesse.
Ce processus n’a rien de magique. C’est une expérience corporelle intense, une exploration non verbale de l’inconscient, où chacun rencontre ce qu’il est prêt à rencontrer.
Parfois ce sont des images puissantes, des archétypes, des souvenirs oubliés. Parfois c’est un simple relâchement du corps, un apaisement profond, un retour au souffle comme source de vie.
Dans les stages que j’anime, il n’est pas rare d’observer des personnes traverser :
-
un deuil non fait,
-
une peur ancienne qui se libère par des larmes ou des tremblements,
-
une mémoire transgénérationnelle qui se rejoue dans le corps,
-
ou encore une expérience de reconnexion totale à soi, dans un silence vibrant.
En fait, la respiration holotropique réactive l’intelligence naturelle du corps, cette capacité innée de guérison que Grof appelait “le thérapeute intérieur”.
Ce n’est pas nous qui décidons de ce qui va émerger : c’est la sagesse intérieure de la personne qui guide le processus. Autrement dit, c’est que la respiration holotropique relance la dynamique de vie là où elle s’était figée.
Elle permet notamment :
-
de libérer des traumas archaïques sans les revivre de manière brutale,
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de contacter des images archétypiques porteuses de sens,
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de ressentir des émotions inaccessibles en thérapie verbale,
-
et parfois, de vivre une expérience de reliance ou de réparation symbolique.
Bernard Andrieu, philosophe du corps, rappelle que “respirer, c’est se redonner une spatialité intérieure” (2011).
Dans la transe holotropique, cette respiration devient un pont entre les dimensions du soi, entre l’enfermement et la libération.
Et surtout, le corps retrouve son autorité. Il sait ce qu’il a à dire, à libérer, à intégrer.
Chaque session est unique.
Parfois intense. Parfois douce. Parfois silencieuse.
Mais toujours profondément guidée de l’intérieur.
C’est un travail exigeant, profondément humain et toujours ritualisé, soutenu, accompagné avec bienveillance et précision.
Dans ce cadre, la transe ne devient pas un état flou ou inquiétant. Elle devient un mouvement de guérison incarnée, une médecine de l’être, une voie de réintégration de soi-même.
La phase d'intégration : sans elle, pas de soin
Trop souvent, la transe est vécue comme un moment fort, mais non intégré.
Or, l’intensité ne soigne pas. L’intégration, oui.
Sans phase d’intégration, une transe — aussi vibrante soit-elle — peut rester un événement sans suite, une secousse émotionnelle sans réorganisation durable.
Comme le dit Jacques Salomé, “il faut du temps pour que le corps apprenne ce que l’âme a compris.”
C’est pourquoi chaque respiration est suivie d’un temps sacré d’intégration "post séance à chaud":
-
cercle de parole,
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dessin,
-
écriture symbolique,
-
pratiques d’ancrage corporelles,
-
temps de silence ou de nature.
Et surtout, une séance d'intégration "à froid", quelques jours plus tard.
Car ce que vous avez traversé n’a de valeur que s’il trouve sa place dans votre vie réelle.
Pas comme un souvenir intense.
Mais comme un savoir incorporé, un axe retrouvé, une stabilité nouvelle.
Ce travail d’intégration "à chaud" et "à froid" est au cœur de mon approche thérapeutique.
Il demande présence, patience, accompagnement incarné.
Et il est l’un des piliers qui transforment une expérience en acte thérapeutique de guérison.
Conclusion
Il y a un moment où la parole ne suffit plus.
Où ce qui bloque ne se comprend pas, mais se ressent.
Un moment où le corps a besoin d’un espace pour déposer ce qu’il porte depuis trop longtemps.
La transe thérapeutique n’est pas une échappatoire.
C’est une porte.
Une invitation à traverser vos ombres, à renouer avec votre énergie vitale, à réhabiter votre corps comme un sanctuaire.
Dans ce monde pressé, qui veut tout comprendre vite, la transe nous propose l’inverse :
- sentir lentement
- accueillir pleinement
- redevenir soi, autrement
Je propose ce travail sous plusieurs formes, en fonction de là où vous en êtes :
-
Des séances individuelles à mon cabinet, pour explorer à votre rythme ce qui cherche à se dire autrement,
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Des ateliers d’une journée de respiration holotropique, pour entrer dans un état de conscience élargi encadré, profond et transformateur,
-
Des séjours immersifs, pour celles et ceux qui sentent qu’un vrai tournant intérieur s’impose et veulent être accompagnés dans un cadre soutenant et structuré.
Ce sont des espaces de travail thérapeutique, pas des expériences “hors du commun” à collectionner.
Ce sont des passages à vivre, pour libérer ce qui vous retient encore, pour retrouver votre axe, et pour avancer avec une conscience plus large de qui vous êtes.
Je suis là pour vous accompagner dans ces traversées.
Avec la rigueur clinique qui m’anime.
Avec une connaissance fine des processus psychiques, corporels et symboliques.
Et avec une présence ajustée à ce que vous êtes prêt·e à rencontrer.
Si vous sentez que le moment est venu,
je vous accueille là où vous en êtes.
Et je vous accompagne, pas à pas, là où vous avez besoin d’aller.
Bibliographie
-
Andrieu, B. (2011). Le corps en conscience. CNRS Éditions.
-
Andrieu, B. (2013). Corps et cognition. CNRS Éditions.
-
Bioy, A. (2015). Hypnose et hypnothérapie : principes, méthodes, applications. Dunod.
-
Bioy, A. (dir.) (2018). Traité d’hypnothérapie. Dunod.
-
Salomé, J. (1997). T’es toi quand tu parles. Albin Michel.
-
Tisseron, S. (2013). Le cerveau augmenté, l’homme diminué ? Le Pommier.
-
Tisseron, S. (2007). Psychanalyse de l’image. Dunod.
-
Tourette-Turgis, C. (2012). Former les soignants à l’écoute. Erès.
-
Vasse, D. (1974). Le temps du désir. Seuil.
NeoSoi - Dr Céline BERCION - psychologue sociale et coach, initiatrice des grandes traversées de vie
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33600
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