Dr en Sociologie et Psychologie sociale
Psy-coach - Initiatrice des grandes traversées de vie
Sexothérapeute
Naturopathe spécialisée en hormonologie féminine et masculine

Psychologie sociale et coaching intégral

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Dépendance affective : quand l’anxieux rencontre l’évitant – Comprendre les dynamiques cachées dans le couple


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Dans les 2 situations, une quête d’amour qui nous éloigne de nous-mêmes et de l'autre

Vous êtes-vous déjà senti(e) piégé(e) dans une relation où vous donnez tout sans jamais vous sentir pleinement comblé.e ? Ou, au contraire, avez-vous ressenti un besoin d’éloignement face à un partenaire trop envahissant ? Ces dynamiques, bien souvent ancrées dans nos styles d’attachement, sont au cœur de nombreuses relations et peuvent mener à des cycles de souffrance, mais aussi d’évolution.

La dépendance affective est un phénomène complexe qui touche profondément notre manière d’être en relation avec les autres, mais surtout avec nous-mêmes. Derrière ce besoin insatiable de reconnaissance et de validation se cachent des blessures souvent anciennes, issues de nos premiers liens d’attachement.

Lorsque l’anxieux rencontre l’évitant, une relation se construit sur une base paradoxale : une quête de proximité d’un côté, un besoin d’indépendance de l’autre. Ce modèle de couple est fréquent et derrière lui se cachent des blessures profondes qui trouvent souvent racine dans l’enfance et dans des schémas inconscients.

Dans cet article, nous allons explorer la danse relationnelle entre deux personnes amoureuses, comprendre les mécanismes à l'œuvre et découvrir des pistes concrètes pour transformer ces schémas et retrouver un équilibre affectif.

Les racines de la dépendance affective : un héritage inconscient

Nos premières expériences relationnelles façonnent nos attentes et nos réactions face aux autres. Selon Bowlby (1969), la qualité du lien avec nos figures d’attachement – souvent nos parents – influence profondément notre façon de vivre les relations à l’âge adulte.

Plus précisément, développée par John Bowlby (1969) et approfondie par Mary Ainsworth (1978), la théorie de l'attachement repose sur l'idée que nos premières relations avec nos figures parentales influencent la façon dont nous établissons des liens émotionnels à l’âge adulte.

Les principaux styles d’attachement sont les suivants :

  1. L’attachement sécure : la personne se sent à l’aise avec l’intimité et l’indépendance.
  2. L’attachement anxieux : caractérisé par une forte peur de l’abandon et un besoin excessif de réassurance.
  3. L’attachement évitant : la personne privilégie l’indépendance et a du mal à exprimer ses émotions.
  4. L’attachement désorganisé : un mélange des caractéristiques anxieuses et évitantes, souvent lié à des traumatismes profonds.

 

Nota : il est tout à fait possible de passer d’un attachement évitant à un attachement anxieux et inversement. Ce sera l'objet de mon prochain article. 

1.1 L’attachement anxieux : la peur du rejet et le besoin de fusion

Les personnes ayant un style d’attachement anxieux ont tendance à développer une hyper-vigilance émotionnelle et un besoin accru de validation externe. Elles ont souvent grandi dans des environnements où l’amour et l’attention étaient imprévisibles, à coup de chaud / froid émotionnel, ce qui a conduit à une recherche constante de sécurité dans les relations.

Signes caractéristiques de l’attachement anxieux :

  • Peur constante d’être abandonné(e) ou rejeté(e)
  • Recherche fréquente voire excessive de réassurance
  • Difficulté à être seul.e ou à poser des limites claires et saines

Illustration clinique : Julie, cadre dynamique de 35 ans, ressent un besoin de contact permanent avec ses proches et si elle n’obtient pas de réponse rapide, elle entre dans un état d’anxiété intense, se posant des questions sur sa valeur personnelle.

1.2 L’attachement évitant : la peur de la dépendance émotionnelle et de la disparition de soi de dans la relation

À l’opposé, les personnes à attachement évitant ont appris dès l’enfance à ne pas compter sur les autres pour répondre à leurs besoins émotionnels. Elles privilégient l’autonomie à tout prix et minimisent l’importance des relations affectives.

Signes caractéristiques de l’attachement évitant :

  • Difficulté à exprimer ses émotions et à se laisser aller à l’intimité
  • Recherche d’indépendance excessive - fuite dans le travail, avec les amis et tout ce qui leur permet de ne pas être face à eux-mêmes. C'est la fuite de soi vers l'extérieur de la relation. 
  • Fuite face aux conflits ou aux attentes émotionnelles

Cas pratique : Marc, consultant de 40 ans, considère les relations comme une source de complications et préfère se concentrer sur son travail, évitant ainsi toute implication émotionnelle profonde.

1.3 L’approche systémique : comprendre les relations dans leur globalité

L’approche systémique, développée par des pionniers comme Paul Watzlawick, repose sur l’idée que les comportements individuels ne peuvent être compris indépendamment du système relationnel dans lequel ils s’inscrivent. Elle considère l’individu comme faisant partie d’un ensemble (famille, couple, société) où chaque interaction influence et est influencée en retour.

La dépendance affective ne naît pas dans le vide ; elle est souvent le fruit de schémas relationnels familiaux ou sociétaux profondément ancrés. L’approche systémique permet de :

  1. Décrypter les schémas familiaux sous-jacents

    • Les croyances et attentes liées à l’amour, aux relations et à la place de chacun sont souvent héritées de l’histoire familiale.
    • Exemple : Une personne dépendante affective peut rejouer des dynamiques familiales non résolues (comme chercher inconsciemment à réparer un parent distant ou indisponible).
  2. Identifier les rôles et loyautés inconscientes

    • Chaque individu occupe un rôle précis dans son système familial (sauveur, victime, bouc émissaire). La prise de conscience de ces rôles permet d’en sortir et de développer de nouvelles façons d’être en relation.
  3. Reprogrammer les dynamiques relationnelles

    • En comprenant que les comportements sont interdépendants, il devient possible de changer ses réactions pour influencer positivement l’ensemble du système relationnel.

1.4 Comment ces styles d’attachement influencent notre quotidien

Les styles d’attachement anxieux et évitant ont un impact majeur sur :

  • Notre manière de communiquer nos besoins.
  • Notre rapport à l’intimité et à la confiance.
  • Nos attentes dans nos relations personnelles et professionnelles.

Ces schémas relationnels peuvent entraîner une sensation de frustration chronique et une difficulté à établir des liens authentiques et équilibrés.

2. Dépendance affective et régulation émotionnelle : comprendre les mécanismes cachés

2.1 Le rôle du système nerveux dans la dépendance affective

Selon la théorie polyvagale de Stephen Porges (2011), notre système nerveux autonome joue un rôle crucial dans la régulation de nos relations. Lorsqu’une personne anxieuse perçoit une menace de rejet, son système nerveux s’emballe, créant un état de stress chronique.

Comment cela se manifeste ?

Activation excessive du système sympathique (réactions de panique, besoin de contact immédiat).
Production accrue de cortisol, maintenant le corps en état d’alerte.
À l’inverse, les personnes évitantes réagissent par un état de figement, se coupant émotionnellement pour éviter la douleur.

Exercice pratique :
Expérimenter la cohérence cardiaque pour apprendre à réguler ses réactions face à l’incertitude relationnelle.

2.2 Le cycle de la dépendance affective

La dépendance affective repose sur un cycle bien établi :

  1. La quête de validation externe : l’individu anxieux cherche sans cesse des signes d’amour et d’attention.
  2. L’évitement du rejet : l’évitant se protège en érigeant des murs émotionnels.
  3. L’auto-sabotage relationnel : la peur du manque conduit à des comportements impulsifs ou au retrait complet.

3. Sortir du schéma de la dépendance affective : un chemin vers l’autonomie

3.1 Prendre conscience de ses schémas relationnels

La première étape pour sortir de la dépendance affective est d’identifier son style d’attachement et les croyances sous-jacentes qui le renforcent. Je propose un accompagnement personnalisé basé sur :

  • Des exercices de journaling pour explorer les déclencheurs émotionnels.
  • Des pratiques somatiques pour renouer avec son corps et ses besoins.

3.2 Développer sa sécurité intérieure

L’autonomie émotionnelle ne signifie pas être seul(e), mais plutôt être en paix avec soi-même sans dépendre excessivement des autres pour valider notre valeur.

Clés pour renforcer la sécurité intérieure :

  • La self-compassion (Neff, 2011) : apprendre à s’aimer sans condition.
  • Le shadow work, qui permet de reconnaître et d’intégrer ses parts inconscientes.
  • La mise en place de routines d’auto-soin pour renforcer son ancrage.

Exercice proposé : Identifier 3 qualités que l’on apprécie chez soi au quotidien et les renforcer par des affirmations positives.

3.3 Communiquer autrement : vers des relations conscientes

Sortir de la dépendance affective implique aussi d’apprendre à exprimer ses besoins sans tomber dans la sur-sollicitation.

Inspirée de la Communication Non Violente (Rosenberg, 2003), je guide mes clients à travers des pratiques telles que :

  • L’expression des émotions sans attentes excessives.
  • L’écoute active pour éviter les malentendus relationnels.
  • La création d’un espace de dialogue sain et respectueux.

3.4 Se reconnecter à soi à travers les pratiques corporelles et spirituelles grâce à l'approche transpersonnelle et l'approche systémique

Retrouver son autonomie passe aussi par une reconnexion profonde au corps et à son intuition.

L’approche transpersonnelle est particulièrement utile dans le travail sur la dépendance affective pour plusieurs raisons :

  1. Elle permet de revisiter les blessures archaïques

    • Les blessures d’abandon et de rejet trouvent souvent leur origine dans des expériences précoces ou transgénérationnelles. Le travail transpersonnel permet d’explorer ces dimensions à travers des outils comme la respiration holotropique (Grof, 1985), qui offre un accès aux mémoires inconscientes et ouvre la voie à la guérison.
  2. Elle relie l’individu à quelque chose de plus grand

    • En dépendance affective, la personne est souvent focalisée sur un vide intérieur qu’elle tente de combler par autrui. L’approche transpersonnelle aide à reconnecter l’individu à son essence, en explorant des états élargis de conscience et en travaillant sur le sens de l’existence.
  3. Elle favorise une transformation en profondeur

    • Plutôt que de traiter uniquement les symptômes de l’attachement insécure (anxiété, besoin de validation), l’approche transpersonnelle propose un processus de transformation qui permet à la personne de renouer avec son authenticité et son pouvoir personnel.

Voici quelques outils transpersonnels et systémiques pour accompagner la transformation

Des techniques comme la respiration holotropique, la danse thérapie, des méditations de visualisation pour renforcer la confiance en soi et la connexion à son essence profonde etc.

Voici trois outils que j'adore utiliser en accompagnement de psy-coaching. Ils sont issus de l’approche transpersonnelle particulièrement efficaces dans le travail sur la dépendance affective :

  • La respiration holotropique : développée par Stanislav Grof, elle permet d’accéder à des états de conscience modifiée pour explorer et libérer les blessures émotionnelles refoulées.

 

  • Le travail avec les archétypes : inspiré des travaux de Jung, il permet d’explorer les dynamiques internes (l’enfant intérieur, le parent critique, etc.) qui influencent les relations affectives.

 

  • Les rituels de passage : utiliser des pratiques symboliques pour marquer la fin d’une relation toxique (sans forcément se séparer) et initier un nouveau cycle de vie plus aligné.

 

  • Le génogramme : un outil de cartographie familiale qui permet d’analyser les relations intergénérationnelles et d’identifier les schémas répétitifs. En réalisant un génogramme, une personne peut repérer des schémas récurrents de dépendance affective ou de relations dysfonctionnelles dans sa lignée familiale. Cette prise de conscience est un premier pas vers la libération.

  • Le recadrage systémique : inspirée des travaux de l’École de Palo Alto, cette technique consiste à changer la perception qu’une personne a de ses relations pour l’aider à sortir de ses schémas récurrents.

    Exemple pratique :
    Une personne qui voit son besoin d’amour comme une faiblesse peut apprendre à le percevoir comme une force et une opportunité de se connecter à des relations plus équilibrées.

Conclusion : vers une souveraineté affective

La dépendance affective est bien plus qu’un simple attachement à autrui ; c’est une invitation à explorer ses profondeurs et à se libérer des schémas répétitifs. Comprendre et transformer la dépendance affective est un voyage intérieur, une invitation à se réconcilier avec soi-même et à redéfinir ses relations de manière plus consciente et épanouissante. 

Grâce à un accompagnement personnalisé mêlant psychologie, approche transpersonnelle et systémique, sexothérapie et pratiques holistiques, il est possible de dépasser ces schémas pour s’ancrer dans des relations plus saines et équilibrées et, surtout surtout, en prenant en compte à la fois l’individu et son système de relations.

Pour ma part, voici un exemple de feuille de route que j'utilise dans mes accompagnements et que je vous partage avec joie.

Pour sortir des schémas de dépendance affective, voici une approche intégrative en trois étapes :

  1. Phase de prise de conscience

    • Identifier son style d’attachement (anxieux, évitant, sécure).
    • Analyser les schémas relationnels familiaux à l’aide du génogramme.
    • Explorer les blessures profondes via des pratiques transpersonnelles comme la méditation et les états modifiés de conscience.
  2. Phase de transformation

    • Travailler sur la régulation émotionnelle par des outils corporels et symboliques (respiration, rituels).
    • Modifier ses modes de communication à travers la CNV et le recadrage systémique.
    • Prendre des engagements concrets pour poser des limites saines.
  3. Phase d’ancrage

    • Mettre en place de nouvelles habitudes relationnelles alignées avec ses besoins réels.
    • S’engager dans des pratiques de développement personnel régulières pour maintenir une autonomie affective durable.

Alors ...
Prêt(e) à entamer ce voyage vers l’autonomie émotionnelle ?

Je vous invite à découvrir mes accompagnements personnalisés pour vous guider vers une relation plus alignée avec vous-même.

Bibliographie

 

  • Bourbeau, L. (2000) "Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même". Éditions E.T.C.
  • Bowlby, J. (1988). "Attachement et perte – Volume 1 : L'attachement". PUF.
  • Cyrulnik, B. (2001). "Un merveilleux malheur". Odile Jacob.
  • Dejours, C. (1998). "Souffrance en France : La banalisation de l'injustice sociale". Seuil.
  • Fosha, D. (2016). "Les bases neuro-affectives du changement en psychothérapie". InterÉditions.
  • Ferrer, J. N. (2013). "Vers une spiritualité intégrale : Une vision participative de la transformation humaine". Le Souffle d'Or.
  • Grof, S. (2010). "Psychologie transpersonnelle". Le Courrier du Livre.
  • Haley, J. (1985). "Stratégies de la psychothérapie". ESF Sciences Humaines.
  • Hellinger, B. (1998). "Les constellations familiales : Guérir les blessures familiales et retrouver sa place dans le monde". Guy Trédaniel Éditeur.
  • Jung, C. G. (1964). " L’homme et ses symboles". Robert Laffont.
  • Levine, A., & Heller, R. (2019). "Attachement et amour : Comprendre la science des relations humaines pour construire des liens profonds et sécurisants". Éditions Leduc.
  • Minuchin, S. (2011). "Les systèmes familiaux : Approche systémique et psychothérapie familiale". Érès.
  • Perel, E. (2019). "L’intelligence érotique : Réconcilier amour et désir". Robert Laffont.
  • Porges, S. (2011). "The Polyvagal Theory".
  • Rosenberg, M. (2003). "Nonviolent Communication".
  • Schore, A. N. (2014). "L'Intelligence émotionnelle du cerveau : Approche neurobiologique des traumatismes et du développement de l’attachement". Éditions Dunod.
  • Siegel, D. J. (2016). "Le cerveau de votre enfant : L’aider à s’épanouir et à rester maître de ses émotions. Éditions Les Arènes".
  • Van der Kolk, B. (2018). "Le corps n’oublie rien : Le cerveau, l’esprit et le corps dans la guérison du traumatisme". Éditions Albin Michel.
  • Watzlawick, P., Beavin, J. H., & Jackson, D. D. (1972). "Une logique de la communication". Seuil.
  • Wilber, K. (2000). "Une brève histoire de tout". Éditions Dangles.
  • Yalom, I. D. (1998). "Thérapie existentielle et psychothérapie de groupe". Éditions InterÉditions.

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